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Par Devillers • presse • Lundi 06/11/2023 • 0 commentaires  • Lu 114 fois • Version imprimable

 Des statuettes en céramique emmaillotées de jute et bardées de colifichets nous contemplent d’un regard absent.

Est-ce d’avoir trop pleuré sur les malheurs du monde que leurs yeux se sont transformés en orbites désespérément vide ?

Les œuvres de Michel Devillers frappent par leur intensité douloureuse et leur infinie Technorati

Rencontre avec un homme paisible malgré tout.

Formé à l’école du dessin publicitaire, il commence à peindre en 1976. Dès le départ, grand admirateur de Daumier, il est attiré par les paumés qui hantent les bistrots. Rapidement, il se concentrera sur les visages, essayant de traduire dans le seul regard d’un personnage (dont les yeux sont toujours invisibles) l’âme d’une scène.

A partir de ’81, il se met également à la céramique développant, en parfait autodidacte, des techniques tout à fait personnelles.
Ce qu’il préfère c’est être seul, le soir, un peu de musique,
Technorati par exemple et se laisser envahir par son besoin de créer. Dans ces moments- là, il mangerait la peinture qui sort du tube tant l’impression d’être « à sa place » le transporte de Technorati.

L’enthousiasme qui se dégage de Michel Devillers quant il parle de son travail tranche nettement avec la gravité qui émane de ses réalisations. Cris d’angoisse d’un homme pétri d’une lucidité sourde à tout compromis, ses toiles et ses céramiques, il les souhaite source de malaise. Visant toujours à traduire l’humanité à travers ses œuvres, il ne peut concevoir qu’elles laissent indifférent celui qui les regarde. Il se considère lui-même comme un bon vivant mais il ne parvient pas à transposer cette joie dans ses œuvres.

Ses statuettes, Michel Devillers ne les veut pourtant pas horrifiantes. Au contraire, explique-t-il, ce sont elles qui sont horrifiées par le spectacle quotidien de haine, d’égoïsme et de misère qu’offre l’homme partout à travers ce monde ravagé par le pouvoir de l’argent et où l’Amour paraît chaque jour un peut plus absent…

Pour Michel Devillers, le monde qui se profile à l’horizon, ressemblera à celui du film de Georges Lucas «THX 1138». Oui, le futur de l’homme est sombre. C’est pourquoi, avec une solide dose de fatalisme et un petit sourire mélancolique au coin des lèvres, il conclut en disant qu’il sera bien content de ne plus être là…

La lucidité d’un artiste a parfois quelque chose de glaçant…Surtout si on ne parvient pas à lui donner tort.

Olivier Loncin 


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