FAUT PAS DECONNER
Vous, grelottant sous vos cartons, le ventre vide et le coeur asséché par les
morsures de la misère
Des papiers empilés sous vos chemises pour vous protéger d’un climat moins froid que la conscience de cette justice qui vous refuse ceux qui vous rendraient la dignité à laquelle tous hommes, toutes femmes, de cette planète ont droit
Vous, à qui quelques passants jettent une pièce pour se refaire une
conscience un peu plus présentable, avant de s’engouffrer dans un resto
trois étoiles où ils s’empiffreront plus que de raison, histoire de se rassurer...
« TIEN, JE ROTTE DONC JE SUIS »
Tandis que vous regardez passer des avions bourrés de cons qui vont se faire bronzer, dans ces pays que vous avez fuis, pour échapper à la misère
Regardez-les ces nantis dans leurs beaux habits, le ventre trop rempli,
humainement ils sont plus misérables que vous, et s’ils n’ont pas honte,
c’est qu’ils sont trop cons que pour s’en rendre compte.
D’ailleurs, ils prendront le prochain vol pour chez vous. Dans un hôtel cinq
étoiles...hein...FAUT PAS DECONNER.
Michel Devillers