Peu importe la technique utilisée, Michel Devillers parle de l’homme et de son mal de vivre. Symbole universel de la persécution mais aussi de la force spirituelle, l’indien donne un sens sacré à la condition humaine.
Michel Devillers est un artiste qui ne peut laisser indifférent tant est profonde la trace que son œuvre laisse dans notre mémoire. En se penchant sur l’homme et sa condition, il met en lumière le profond malaise d’une humanité persécutée, meurtrie : ce qu’il appelle la déchirure.
Pour l’illustrer, il n’était pas de meilleur représentant que les Indiens, emblème d’une civilisation menacée.
Pourtant loin de mettre en évidence des actes ou des situations, c’est l’expression des visages issus de son imagination qui frappe notre sensibilité. Il n’y a pas besoin de beaucoup de fioritures pour raconter la douleur. Le tragique de l’homme s’exprime au travers de ses yeux grands ouverts ou effacés, de sa bouche criante, ou de son mysticisme qui force le respect.
Peintre et poète
L’écriture est aussi un support important pour développer les thèmes qui lui sont chers. Dans son très beau recueil, on retrouve l’idée de l’hêtre tourmenté, en proie avec la laideur qui l’entoure.
Ainsi, il déclare en guise de conclusion que « La vie est une merde qu’il faut savoir parfumer !... ».
Ce n’est donc pas anodin s’il y a quelque chose de poétique dans les peintures de Devillers. Certainement parce qu’elles dégagent une âme. Par l’introspection, il ouvre la porte à la colère, la douleur, la peur mais aussi la douceur comme dans cette magnifique toile intitulée « jour de fête » où le danseur drapé dans un bleu chatoyant semble trouver sous ses yeux clos la sérénité, ou encore le moment de quiétude de cette « Enfant Warrao », pensive au coin du feu.
… et aussi céramiste
Pluridisciplinaire, Michel Devillers est aussi céramiste. Le concept de la mort et des croyances diverses qui l’entoure représente l’objet majeur de son art.
Ce n’est pas le pessimisme qui guide ses doigts mais plutôt l’instinct de vie qui se traduit au travers du sacré.
L’ensemble de sont œuvre nous interpelle, parce qu’elle est forte et surtout parce qu’elle touche à l’homme, à ce qu’il est et à ce qui le menace.
E.B VERS L’AVENIR