Avec ses corps aux yeux que l’on ne voit pas mais qui en disent long, Michel Devillers interpelle.
Qu’il dessine un corps ou un visage, qu’il sculpte ou qu’il peigne, Michel Devillers semble oublier les yeux et pourtant, ils sont là, il faut les découvrir et suivre leur regard puisqu’ils vous y invitent.
On tombe alors sur un corps dénudé qui semble froid et dont la sensualité et la chaleur ne se découvrent pas de prime abord.
Il faut comprendre la démarche déroutante parfois de cet artiste qui derrière la froideur exprimée sur un masque sud-américain laisse passer un message à qui veut l’entendre.
Les corps deviennent alors des reliefs de couleur cernés par des traits ou plutôt des courbes se chevauchant comme des tuiles formant un toit protecteur au corps qui devient tout à coup humain.
On arrive dans cette exposition qui déroute un peu et il suffit de quelque instants de réflexion contemplative pour trouver tout ce qu’il y a de chaud et d’humain dans les œuvres exposées. Il en est ainsi en découvrant ses momies, rappel des ancêtres qui possèdent l’expérience, se taisent et ne l’imposent pas. A vous de trouver la réponse !
Le corps ne serait-il alors que tromperie ?
Le visage sans yeux ne serait-il que vérité ?
J-M Canon